La porte s’ouvrit sans résistance et déjà le bruit de la taverne animée, même de nuit, et l’odeur âcre de l’alcool flottant dans l’air lui agressèrent les sens. Il tenta d’en faire abstraction et d’agir normalement pour ne pas attirer l’attention. Déjà les badauds détournaient leur attention de lui, preuve que son accoutrement passe-partout faisait son effet. Tout en observant les lieux afin de repérer cet « ancien », il s’approcha du bar et commanda une boisson locale avec la ferme intention de la laisser vieillir sur une table lorsqu’il en aurait fini de sa besogne. C’est là qu’il le remarqua, assis dans le fond à gauche de la taverne, un homme a l’air taciturne, perdu dans sa boisson comme s’il tentait d’y lire l’avenir ou d’y voir son reflet. Il pris la choppe qu’on lui servit et se dirigea vers la table. Il posa son verre, tira la chaise faisant face à l’homme et s’assit. Prenant alors un ton légèrement mal assuré, il commença :
« - Vous êtes celui que l’on appel l’Ancien, non ? Je m’appel Gilles, ma femme et moi nous sommes récemment installés ici et je suis en quête de conseils pour me faire ma place.
Vous voyez, je viens d’une ville régie par une faction de brigands faisant régner l’ordre par les armes et dont la seule loi est celle de l’épée… Je pense que vous êtes quelqu’un de sage sans quoi on ne m’aurait pas envoyé à vous, aussi j’aimerai que vous m’en disiez plus sur ceux qui dirigent cette cité. Comment la dirigent-ils ? Est-ce vrai que ce… Cheguevarra ?… est-il aussi cruel qu’on le dit en Inutopia ? Je préfèrerai être sûr que je n’ai pas amené ma famille en de nouvelles terres aussi dangereuses que celles d’avant… »