cheguevarra
Chevalier de l'ARS
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 | | Sujet: Ombre et Lumière Mar 26 Déc 2023 - 9:46 | |
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La nuit noire et glacée enveloppait la cité endormie et étouffait jusqu’aux faibles lueurs des torches des inquisiteurs, qui n’éclairaient pas davantage que l’esprit de leurs porteurs, le monde qui les entourait.
Vêtu de sombre pour mieux se fondre dans la nuit, il guettait, à l’abri sous un porche assombri, le bruit sourd des pas cadencés qui seul désormais, à cette heure avancée, singeait l’écho de la vie, en ces lieux, à jamais flétrie.
Les ténèbres avaient de nouveau resserré leur étreinte. La répression qui en résultait était on ne peut plus banale mais nullement feinte. Elle visait les humains en général et les hérétiques en particulier. N’en avait il pas lui même récemment fait les frais en se gaussant de l’insondable sottise d’un inquisiteur parmi les plus benêts des leurs ? Il avait été condamné à se promener bâillonné dans l’enceinte de la Cité par le gnome qui souffrait mal que l’on se moque de sa personne et d’être régulièrement mouché pour s’être vanté impunément de hauts faits comme de qualités, totalement dénués de réalité.
S’il récidivait par quelques traits d’esprit, on l’avait clairement menacé d’être banni ou même occis comme Abel en son temps. La liberté à nouveau bafouée et sacrifiée sur l’autel de la stupidité, il avait choisi de se faire discret dans l’espoir de mener à bien le projet qui l’amenait ici ce soir.
Le silence retombé, il se glissa à pas feutrés jusqu’à la place des despotes éclairés. Il avait soigneusement préparé quelques proclamations à placarder. Il se décida, pour y procéder, à allumer une lanterne et réprima un éclat de rire en lisant l’affiche qu’il s’apprêtait à recouvrir de la sienne. - Citation :
« Les hérétics, y sont betes et mes chant. C’est moi que j’ai réson. Tout ce qui dirons le contrère serons paille au nez. Con se le dise. »
Chafouin, un quisiteur au pré des démiurges »
Chafouin n’avait jamais été bien malin et les privilèges dont il jouissait désormais, aussi extravagants qu’ils aient été aux yeux des simples citoyens, hybrides comme humains, n’y changeraient jamais rien . Il s’y accrochait cependant et en abusait fréquemment car c’était là son seul bien.
Le vif éclat de la lumière dont il ne pouvait se passer pour mener à bien sa tâche serait vite repéré et on viendrait sous peu lui chercher querelle s’il ne pressait le pas et ne se faisait rapidement la belle. Les affiches prestement collées, le rebelle s’engagea dans les ruelles qu’il avait préalablement empruntées.
Des gardes en armes ne tardèrent pas à investir la place des despotes éclairés qu’il venait juste de quitter, suivis de près par l’ inquisiteur susmentionné, assis dans une chaise à porteur dont il sortit à l’aide d’un tabouret en guise de marchepied .
« Où sont ils ? Trouvez les ! » hurla t il sans se soucier du vacarme qu’il faisait. Un garde se prosterna, selon les règles en vigueur, baisant tour à tour, les pieds, les genoux et les mains de l’inquisiteur.
« Regardez Monseigneur… » désignant une des affiches récemment placardée.
« Et bien ? » S’énerva Chafouin qui n’avait jamais bien différencié les lettres des chiures de mouches.
« Je ne saurais dire monseigneur, je ne sais point lire n’étant pas comme vous, homme de science et de culture. »
Darkangel lui avait bien laborieusement enseigné les rudiments de la lecture et de l’écriture mais ce que chafouin en avait retenu se résumait à quelques balbutiements. Il s’approcha néanmoins et commença comme il le pouvait, à déchiffrer le parchemin. - Citation :
- « Aux opprimés maintenus sous le joug des Ténèbres…Vous pouvez échapper au destin funèbre qui vous est réservé. Prenez le parti de la lumière. Participez sans bourse délier sous cette noble bannière au challenge du Crâne évidé, ne serait ce qu’en tant que mercenaire, non pour gagner ni même pour terrasser les suppôts des ténèbres, vils hybrides déloyaux qui ont abandonné dignité et humanité en échange d’honneurs sans valeur, mais pour restaurer la fierté et la grandeur du règne des seigneurs. »
« Hé hé… » pensa Chafouin, « Les hérétiques font les malins mais ils ne savent même pas qu’il n’y a pas de g à « jou » et qu’on dit la et non le « jou »… Preuve est ainsi faite qu’ils sont bel et bien bêtes et qu’ils ne comprennent rien ».
Satisfait, il s’engouffra à la suite de ses soldats dans les sombres ruelles qui jouxtaient les portes de la Cité bien décidé à exterminer quiconque chercherait à s’opposer.
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